On n'a qu'une éternité...
21 juin 2013
Partie 1/ Chapitre 13 [Berry]
"Franchement Mey, tu as un don particulier pour chercher les ennuis."
Kessi lui avait dit ça, un jour qu'elle était tombé dans un ravin du parc E. Et il avait bien raison, une fois de plus, Mey avait fourré son nez là où elle n'aurais pas du.
Après avoir compris qu'il y avait un lien entre la trappe, le tatouage et les planneurs qui sortaient du parc, elle avait foncé au parc A pour trouver plus d'indices qui la mettrai sur la bonne voie.
Malheureusement, elle avait vraiment trouvé un indice, et de taille: l'homme masqué de la derniere fois, qui s'enfoncait dans les bois. La jeune fille s'était dit qu'en le suivant, elle pourrait découvrir ce qui se tramait. Elle l'avait suivi discretement jusqu'à ce que les arbres soient devenus si fin et serré qu'elle ne pouvait pas continuer sans être vu.
Elle avait alors attendu qu'il continue et avait decidé d'appeller Kye a la rescousse, malgrès la disputes qu'elles avaient eu plus tôt.
Elle avait à peine entendu le premier 'bip' de la sonnerie qu'une voix a quelques metres d'elle la mit en alerte. Ce n'etait qu'un chuchotement, mais elle reussit a percevoir das le flot de mots: "...il y a une personne derriere les arbres..."
La panique monta d'un coup à la gorge de Mey. Elle se plaqua contre le tronc et cessa de respirer. Les chuchotements s'etaient arreté. Elle risqua un coup d'oeuil derriere l'arbre. Deux hommes (ou femmes ?) masqué se tenaient, dos à dos, scrutant les moindres ombres de la foret. Soudain, un des deux se detendit et lança: "Inutile de perdre notre temps ici, aucun gamin n'aurait eu l'idée de s'aventurer si loin. Ca doit être un animal." le second homme masqué lui repondit : "Tu as raison, mais nous devons rester prudent. On à qu'à envoyer les F217, ils trouveront ce que c'est !"
Sur cette phrases, ils quitterent le champ de vision de Mey.
Ce qui ne rassura pas du tout l'humani ! Elle lança une recherche sur sa carte afin de savoir ce qu'était ces fameux F217. Aucun résultat. Mey equarquilla les yeux. C'etait la premiere fois de toute sa vie qu'une recherche sur sa carte n'avait aucune réponse, et pourtant, elle en avait fait des milliers, donc certaines très farfelues.
Mey pris une grande inspiration. Soit. Elle ne savait pas ce que c'etait, elle allait donc le decouvrir. Le gout de l'aventure reprenait le dessus. Elle brancha son appareil en mode mouvement et avec un grand sourire, contourna son arbre-cachette et fit un pas.
Son sourire se figea lorsqu'elle se retrouva face a un homme masqué, qui regardait quelque chose sur sa carte. Sa carte, d'ailleurs, etait noire et portait un sceau doré, alors que d'habitude, tout le monde avait les même carte. Il leva la tête, ne parraissant pas surpris de rencontrer une jeune fille en plein milieu de la foret. Il tendit la main et declara "Donne moi ton appareil, et suis moi." Ne sachant pas quoi faire, Mey n'eut d'autre choix que d'obeir. Ils marcherent quelques minutes et atteignirent une nouvelle trappe. D'une façon que Mey ne put voir, il l'ouvrit et l'invita a rentrer en premier. Elle descendit quelques marches et arriva dans une salle qui ressemblait a un hall. Il y avait un comptoire auquel était adossé un autre homme masqué.
Il tenait dans sa main un chargeur laser.
Un chargeur laser.
UN CHARGEUR LASER.
Ils n'allaient quand meme pas la tuer ?! Pourtant, le chargeur laser n'avait été conçu que dans ce but, avant d'être prohibé un siecle auparavant.
L'homme au comptoire tendit le viseur du chargeur laser vers Mey et declara: "Navré, mais vous en savez trop."
Mey ne put s'empecher de sourire en repensant à une scene similaire qui s'était passé dans son salon. Le reste se fit automatiquement. Elle se tourna, vive, vers l'homme qui tenait son appareil dans ses mains, leva la jambe et envoya son talon dans la machoir de l'homme, attrappant son appareil au même moment. Connaissant le systeme de son appareil par coeur, elle en sortit la carte mémoire en un quart de seconde, et fit demi tour vers le chargeur laser, pendant que le deuxieme homme appuyait sur la gachette. Elle envoya son appareil vers le rayon et se mit a courir vers la trappe tout en entendant le choc de son appareil contre la laser. Une petite explosion, rapide mais efficace.
L'operation avait duré tout au plus 4 secondes. Mey ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé, c'était comme si son corp avait decidé de ne plus l'ecouter de de faire ce qui lui chantait.
D'ailleurs elle etait toujours en train de courir dans la foret, mais elle était perdue, elle ne savait pas vers ou aller. Au bout de 10 minutes de course, elle s'arreta et degaina sa carte. Si Kye venait au parc, elle pourrait lui envoyer un signal qui la guiderait vers la sortie. Elle tapa sur les touches à toute vitesse.
Mey cliqua sur le bouton "envoyer" et releva la tête, en esperant que Kye recevrait son message avant qu'elle n'ai de vrais problemes.
A une dizaine de metres d'elle, une espece de mante religieuse geante se tenait et faisait claquer ses pinces gigantesques tout en reniflant un tronc d'arbres. Au bout d'un peu d'attention, Mey remarqua que l'insecte gigantesque était faite d'un metal grisatre. C'etait un robot ! Et sur son flanc, luisait, en caracteres dorés: "F217"
Mey sentit une pierre tomber dans son estomac. Cette bestiole ne lui voulait pas de bien, au contraire.
L'humanis jugea bon de prendre la direction opposée.
Elle marcha encore quelques minutes, perdant espoir de retrouver un jour la lumiere rassurante de son appartement.
Tout a coup, elle glissa sur une surface humide et degringola dans un ravin boueux. Sa chute lui parut durer des heures, mais elle finit par atterir contre une paroie tres, tres, dure. Elle retomba assise et, un peu sonné, regarda en face d'elle. Elle se trouvait en face de la paroi de verre qui la separait du monde de l'exterieur. Elle resta assise, à regarder l'Univers infini mais innaccessible qui s'étendait devant elle.
Elle serait encore restée longtemps ici si sa carte n'avait pas affiché une petite notification indiquant que Kye lui envoyait son signal.
7 avr. 2013
Partie 1/ Chapitre 12 [City]
Elle termina de jouer l’air qu’elle avait entamé et se leva de son lit pour aller dans le salon.
Il commençait à se faire tard et Mey n’était toujours pas rentrée ce qui inquiétait la jeune fille.
Tout en contemplant la vue qu’elle avait depuis la grande baie vitrée, elle se remémora une énième fois sa dispute avec son amie.
La clairière, la trappe, le tatouage…comme elle l’avait dit à Mey, tout cela ne lui plaisait pas. Ou plutôt, sans savoir expliquer pourquoi, ça lui faisait peur. Elle avait cet étrange pressentiment comme quoi si elles commençaient à se mêler de cette histoire, ça finirai mal pour elles deux. C’est pourquoi, connaissant le caractère de Mey, elle avait préféré ne pas réagir excessivement pour ne pas l’encourager à continuer ses recherches. Du moins, pas sans réfléchir. Mais bien sûr, elle aussi était curieuse de savoir ce qui se tramait, et avait prévu d’aller dans cette fameuse clairière pour voir d’elle-même ce qu’il se passait là-bas.
Pour elle, il était évident que le Système avait quelque chose à voir dans tout ça, et elle voulait absolument découvrir quel était son rôle dans cette histoire.
Kye regarda l’horloge de la cuisine. Elle affichait 22h30. Une boule commença à se former dans son ventre. Que faisait Mey ? Après leur dispute elle avait dû retourner enquêter. Kye commençait à réellement s’inquiéter pour son amie. Et si elle c’était faite surprendre dans la clairière ? Elles ne savaient pas à qui elles avaient à faire, sans doute que ces types étaient dangereux.
La jeune fille sortit sa Carte et essaya d’appeler son amie, sans succès. Une fois, deux fois, cinq fois, et à chaque fois elle tombait sur la messagerie. Au bout d’une demi-heure à essayer de la contacter en vain, elle prit son sac et sortit de l’appartement pour partir à la recherche de Mey.
Il n’y avait pas beaucoup de monde à cette heure-ci dans les couloirs. Kye leva la tête un instant vers le plafond pour réfléchir à où aller afin de retrouver son amie. Le ciel artificiel était le plus fidèle possible au véritable à l’extérieur. D’un noir d’encre, et parsemé d’étoiles. La seule chose qui manquait à cette réplique pour être le plus exacte possible était les nuances roses causées par les gaz toxiques.
Où Mey avait-elle pu aller ? Kye pensa d’abord au parc, le lieu où tout avait commencé. Puis ensuite elle se souvint de la page déchirée dans le livre de la bibliothèque. Son amie avait aussi très bien pu retourner là-bas pour continuer ses recherches sur l’origine du symbole… Dans tous les cas, Mey avait pris l’ascenseur. Il fallait donc qu’elle passe par là elle aussi. Seulement, elle était tellement angoissée par ce qui avait pu arriver à Mey qu’elle ne s’était pas rendu compte qu’elle partait dans la mauvaise direction. Lorsqu’elle s’en aperçue elle se retourna vivement et percuta quelqu’un de plein fouet avec une telle force que les deux se retrouvèrent assis par terre en quelques secondes. Alors qu’elle se confondait en excuse tout en se massant la tête, elle reconnut la voix de la personne et leva vite les yeux. C’était Kessi, le meilleur ami de Mey. Elle eut un soupir de soulagement en se disant que Kessi savait peut être quelque chose. Peut-être même que Mey était chez lui et qu’elle boudait juste après leur dispute. Mais ces pensées s’envolèrent aussitôt lorsqu’elle croisa le regard inquiet du garçon. Alors qu’il l’aidait à se relever elle lui demanda :
- Oui je n’arrive pas à la joindre depuis cet après-midi, on était censé se voir mais elle n’est pas venue. J’allais chez vous justement quand je t’ai vu sortir, j’ai dû courir pour te rattraper, je pensais que tu aurais su quelque chose…
- On s’est disputée à midi à propos d’un…truc qu’elle a découvert…tu la connais quand elle a une idée en tête rien ne peut l’arrêter…sauf que ce truc-là d’après moi c’est dangereux de s’en mêler sans réfléchir et j’ai vraiment peur qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave…
- Ok on va la chercher ensemble alors, tu as une idée d’où elle aurait pu aller ?
- Oui je pensais à la bibliothèque ou au parc…
- D’accord dans tous les cas elle a pris l’ascenseur, vient on va commencer par la bibliothèque.
Kessi pris Kye par le bras et l’entraîna vers l’ascenseur. Une fois devant, Kye fit identifier sa carte et l’engin arriva avec un bruit sourd, et les laissa entrer en ouvrant ses lourdes portes d’acier.
Kessi demanda l’étage de la bibliothèque et quelques minutes après, ils arrivèrent à destination. La bibliothèque était certes immense, occupant le quart d’un étage à elle seule, mais la section livres était, elle très réduite, ce qui diminuait le champ de recherche pour les deux amis. Ils firent le tour de la section très rapidement, sans retrouver la jeune fille. Afin d’être sûr qu’elle ne soit pas à la bibliothèque ils se dirigeaient vers les écrans quand la carte de Kye bipa, lui indiquant qu’elle avait reçu un message. Elle la sortit vivement, espérant que ce soit Mey. En effet, c’était elle :
« Viens vite seule au parc A, j’ai des ennuis. »
24 déc. 2012
Partie 1/ Chapitre 11 [Berry]
Elle prit une grande inspiration et leva la tete:
-Bon ecoute, c'est peut etre n'importe quoi, peut etre que je me fais des films... Mais bon, tu vois on avais decidé de laisser tomber cette histoire de clairiere secrete, patati patata, tu sais ? Mais moi je te jure ca m'intrigue, impossible de penser a autre chose. J'ai decouvert un truc d'ailleurs. Tu vois ce symbole ?
Mey indiqua la petite vague suivi des deux points qui apparaissait sur une des photos.
-Eh bien je l'ai retrouvée, la meme, dans un bouquin de l'Ere Humaine ! Regarde !
Kye prit un air offensé en decouvrant que son amie avait dechiré une page d'un livre. Puis elle attrapa le feuillet et l'examina. Elle marmonna:
-Moui... C'est semblable en effet. Et alors t'en pense quoi ?
-Mais justement ! J'en sais rien ! Tu sais je crois que je vais retourner a la clairiere et essayer de rentrer parce que franche... Quoi ?
Kye avait fermé les yeux en froncant les sourcils. Cette histoire ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Elle connaissait le caractere fonceur et irreflechie de Mey. Elle n'avait aucune idée de la gravitée de la situation mais Mey etait tellement curieuse et tetue qu'elle pourrait bien se mettre en danger pour decouvrir la reponse a ce probleme.
-Mey ecoute... Tu ne crois pas qu'on devrai peut etre laisser tomber ca ? Trouve un nouveau concours de photo, va trainer avec Deck, je ne sais pas, mais je trouve qu'elle pue ton histoire. On y connait rien a tout ca, ca serait juste irresponsable de fouiller dans des affaires qui ne nous concernent pas...
Mey etait horrifiée. Elle avait conscience que Kye etait largement plus responsable et mature qu'elle, n'empeche qu'elles adoraient partir a l'aventure ensemble. Elle n'avait pas imaginé que Kye ne se lancerait pas avec elle.
-Mais... Kayou... Tu trouve pas ca etrange... ?
-Si bien sur mais et alors ? On devrait plutot continuer a chercher un moyen de sortir du lot et a ne pas devenir comme tous ces robots, au lien de perdre du temps dans une histoire incomprehenseible !
Mey soupira. On y revenait enfin, alors. Depuis que les deux humanis se connaissaient, elles s'etaient fait la promesse de trouver un jour le moyen de ne pas obeir au Systeme, le moyen de devenir qui elles voulaient devenir, et non pas celles qu'elles DEVAIENT devenir. Malheureusement, leurs opinions divergeaient a ce sujet.
La jeune humani passa une main dans ses cheveux et declara tristement:
-Ok, on en parle plus... Mais je ne te promet pas de ne pas chercher de mon coté. Ah au fait, Deck m'as embrassé.
Mey se leva et se dirigea vers la salle de bain en laissant son amie medusée derriere elle. C'etait une des premieres fois qu'elles finissaient une discussion sur un desacord, et cela perturbait la jeune fille.
Elle alluma le jet d'eau et se deshabilla rapidement en abandonnant ses vetements sur le sol. Elle laissa l'eau tiede fouetter son corp une dizaine de minutes avant de se savonner, se rincer et se secher. Elle s'attacha les cheveux et enfila un t-shirt large a rayures jaune et framboise, avec un short en cuir foncé. Elle sortit de la salle de bain, enfila ses bottes et attrapa son sac et son appareil photo.
-A tout a l'heure, lança t'elle a Kye qui etait resté dans le salon.
Mey se dirigea vers l'ascenceur et lanca la destination. L'engin s'eleva le long du tuyau de verre en ronronnat. Mey colla son nez contre la vitre. Pour la premiere fois de sa vie, elle envisagea de sortir vraiment, pour voir ce qu'il y avait derriere les tours. Au moment ou elle realisa que ce projet n'aboutirai sans doutes jamais, elle entendit un sifflement vers le haut de la tour. Levant les yeux, elle decouvrit un planeur qui rentrait dans les garage de la tour. Parfois, le systeme envoyait des planeurs faire des verifications meterologiques et naturelles. C'etait la premiere fois qu'elle remarquait l'entrée des garages a planeurs. Ils devaient sans doutes deboucher quelque part sur le parc. Sur le... PARC.
Mey equarquilla les yeux. Elle sentait qu'un nouvel indice rentrait dans le jeu, mais elle n'arrivait pas a le coordonner avec les autres, comme un puzzle dont certaines pieces manquent pour faire les liens. A cet instant, la porte de l'ascensseur s'ouvrit devant la jeune humanie.
2 sept. 2012
Partie 1/Chapitre 10 [City]
En ouvrant la porte, elle était tellement perdue dans ses pensées qu’elle manqua de marcher sur Zoukk qui venait la rejoindre, tout content de la retrouver.
Sa rencontre avec Jaz l’avait complètement secouée. Lorsqu’elle l’avait vu, elle avait senti quelque chose danser en elle. Tout en se préparant un sandwich pour déjeuner, elle se demanda si Deck avait ressenti la même chose en voyant Mey pour la première fois. Mais si c’était le cas, ça aurait voulu dire qu’elle était amoureuse de cet humani. Kye balaya cette idée aussi rapidement qu’elle était apparue dans son esprit. Elle ne pouvait pas tomber amoureuse, ou plutôt, ne devait pas. Ayant lu les histoires et les légendes de l’ancien monde, elle savait que l’amour de son temps n’avait plus rien à voir avec celui des humains. Maintenant, les couples ne pouvaient exister qu’à condition de procréer, et ainsi, assurer une descendance aux humanis. Les « parents » étaient devenus « géniteurs », équivalents de machines. Du moins, c’est ainsi que Kye voyait les choses. Le concept de « famille » avait disparu, pour des raisons inconnues, et le Système veillait à ce qu’aucun contacte ne soit établit entre les humanis et leurs géniteurs.
Pour toutes ces raisons, Kye ne voulait établir aucune relation amoureuse. Jamais. Elle avait toujours refusé toutes les propositions qui lui avaient été faites. Jusqu’à maintenant. En y repensant, elle se maudissait d’avoir accepté de sortir avec ce Jaz. Elle ne le connaissait même pas ! Sur ce dernier point, la jeune fille ne savait pas si c’était une bonne, ou une mauvaise chose. Elle pourrait le laisser tomber plus facilement, c’était le bon côté… Mais il restait le problème de ce danseur qui dérangeait tout dans son cœur.
Elle se levait du canapé pour aller ranger son assiette, lorsque Mey déboula dans l’appartement comme une furie, les cheveux en bataille, une feuille de papier toute chiffonnée à la main.
Kye allait lui demander ce qui lui était arrivé, mais son amie la devança :
- Qu’est-ce que t’as Kye ?
- Qu…Comment tu…enfin…
- Raconte-moi ! Il s’est passé quoi ?
- Comment tu sais qu’il m’est arrivé un truc ?
- Voyons ma ptite Kyounette ! Je te connais bien, et je vois à ta tête qu’il t’est arrivé un truc ce matin !
- Ouais enfin, à voir comment tu es entrée, j’ai l’impression que je ne suis pas la seule à laquelle il est arrivé des trucs !
- Chacune son tour ! C’est toi qui commences.
Sur ce, elle s’installa sur le canapé, pris un coussin sur ses genoux, et fixa Kye comme une gamine qui attend une histoire. Kye lui sourit, amusée, puis s’assit à côté d’elle et commença son « histoire ».
- MAIS C’EST GENIAL !!!!!
Après que Kye ai fini de raconter sa matinée, Mey s’était jetée sur elle pour l’enlacer de toutes ses forces. L’humani avait hésitée avant de parler de Jaz à son amie. Celle-ci ne partageait pas la même vision des choses que Kye sur le plan relationnel. Elle aimait bien sortir avec des garçons, et ne se souciait pas de son avenir amoureux. Elle vivait au jour le jour ses relations, et se désolait que Kye n’en fasse pas autant. C’est pourquoi elle était si excitée de savoir que sa meilleure amie avait ENFIN accepté de sortir avec un humani, qui, d’après la description que Kye en avait fait, avait l’air plus qu’attirant.
- Il faut que tu te prépares ! Tu vas bien t’habiller hein ! Je peux te prêter une robe si tu veux ! Tes fringues sont cool mais ça fait pas trop « séductrice » tu vois ? Et puis aussi tu pourr…
- T’emballe pas Mey, c’est rien d’important, et je ne veux pas que ça le devienne. J’y vais, on boit un verre, je le rembourse, point.
- Attends, tu vas quand même pas le rembourser !! Mais t’es timbrée ou quoi ?
- Je veux pas qu’on se revoit, qu’on commence à se fréquenter…j’en ai pas envie.
- T’en as pas envie hein ? Lança Mey sarcastique, Et tu en fais quoi du danseur tribal ?
- …Tribal ? Pourquoi tu…
- Parce que c’est ton cœur qui joue du tam-tam espèce de cruche !
Kye se tut un moment et regarda dans le vide. Mey l’observait du coin de l’œil. Au bout d’une minute, elle se tourna vers son amie encore songeuse, la pris par les épaules, et planta ses yeux d’ors dans ceux de Kye.
- Ecoute, il faut que tu arrêtes de penser tout le temps à l’avenir. Vis l’instant présent. Peut-être que ça ne va mener à rien. Peut-être que si. Tu verras bien. Mais la règle d’or, c’est de faire ce dont tu as envie, au moment où tu as envie de le faire. Alors demain soir, je vais t’aider à te préparer, tu vas respirer un bon coup, et tu vas sortir avec ce garçon qui a l’air de te plaire énormément. Ok ?
Kye fixa Mey un instant, puis murmura un petit « Ok » en fronçant les sourcils, ce qui fit sourire son amie.
Mey avait raison, elle se souciait trop du futur, il fallait qu’elle profite un peu plus de ce qui lui faisait envie, sans penser aux conséquences.
Elle respira un bon coup et se tourna vers son amie :
- J’ai raconté mon histoire, c’est ton tour maintenant. Il t’est arrivé quoi ce matin ?
Le sourire de Mey s’estompa, et elle commença à parler...
1 mars 2012
Partie 1/Chapitre 9 [Berry]
23 févr. 2012
Partie 1/Chapitre 8 [City]
16 févr. 2012
Partie1/Chapitre 7 [Berry]
Aby sauta sur le canapé et lécha le nez de Kye. La petite bête aimait bien quand Mey et son amie faisaient n’importe quoi, il ne comprenait pas mais il aimait bien.
Mey se releva et inspecta d’un regard l’appartement. Satisfaite, elle déclara :
-Bon, c’est super ! On va au parc maintenant ?
Kye approuva et fila se changer et chercher la flute que lui avait offert Tex. Pendant ce temps, Mey enfila une petite robe turquoise et des sandales. Elle sélectionna un appareil assez petit et pratique, qu’elle prenait lorsqu’elle allait se balader avec Aby et Kye.
Une fois prêtes, les deux jeunes filles, Aby et Zoukk s’engagèrent dans l’ascenseur et Mey indiqua le parc ou elles souhaitent se rendre. La machine s’ébranla et décolla silencieusement vers la plateforme. Mey, le nez appuyé contre la vitre, observait le monde hostile du dehors. Un jour, pensa elle, un jour je sortirai, juste pour voir.
Quelques minutes plus tard, Kye et Mey s’installait a l’ombre d’un grand arbre aux feuilles bleues. Kye entama tout de suite une partition qu’elle connaissait bien, tandis que Mey prenait quelques clichés d’Aby. La petite créature était la cible préférée de Mey. Sa fourrure scintillante permettait de jouer sur de nombreux tons et captait différentes lumières. Pourtant, aujourd’hui, Mey espérait prendre quelques oiseaux en photo. Elle devait réaliser un sujet traitant sur leur camouflage, et elle n’avait encore rien commencé.
-Kye, je vais faire un ptit tour, surveille Aby ok ?
Son amie hocha la tête en relisant sa partition. Mey avança vers un arbre et entreprit de monter à son sommet. Une fois là-haut, elle observa les alentours. Aucuns oiseaux ne se présentaient à elle. Elle avança encore un peu sur une branche et découvrit un arbre tout sec qui pourrait lui servir de passage vers un autre arbre, plus grands.
Posant son pied avec précaution sur une branche, l’humani avança un peu. Une fois arrivée de l’autre côté, elle se ramassa sur elle-même en découvrant un nid. C’était quelque chose de très rare ici, car les oiseaux bâtissaient leurs nids beaucoup plus hauts d’habitude. Mey prit quelques clichés de l’entrelacs de brindilles et d’herbes sèches. A Vue d’œil, c’était un très petit oiseau qui vivait là. Mey en eu la confirmation lorsqu’un petit rapace tout rouge, avec une crête cramoisie se posa dans le nid. Fasciné, la jeune fille ajusta discrètement le zoom et enclencha le mode « rafale ». Elle traiterait la qualité plus tard. Malgré la discrétion de la jeune fille, l’oiseau s’éloigna un peu et s’envola pour se poser sur un arbre dont les branches se croisaient avec celui sur lequel était installé Mey.
L’humani suivit le volatile avec agilité, mais ce dernier ne cessait de l’attirer un peu plus loin. Enfin, aux termes de quelques acrobaties, il alla se poser sur un petit arbre pourpre, derrière un ravin. Mey, le visage et les bras griffé par les branches, décida de tenter le tout pour le tout. Elle accrocha solidement son appareil à sa ceinture et inspira un grand coup. Elle compta trois temps, et poussa d’un coup sec la branche sur laquelle elle tenait. Au prix d’un incroyable élan, elle s’élança dans le vide, au-dessus du ravin.
Par un coup de chance, elle réussit à attraper une branche qui se présenta à elle. Le choc fut assez violent, cependant Mey se hissa rapidement, à la force des poignets sur une branche plus épaisse.
La jeune fille se faufila à travers les branches et passa sur un autre arbre. A cet endroit, la végétation était plus dense et moins praticable. Mey se fraya difficilement un chemin à travers les feuilles dures et coupantes de l’arbre sur lequel elle était. Enfin, avisant une branche plus dégagé, elle s’allongea dessus et observa ce qui se trouvait autour d’elle. L’arbre dans lequel elle était installée était si touffu que de là où elle était, on ne voyait plus le ciel. La branche sur laquelle était allongée l’humani lui laissait juste voir une petite clairière entourée par d’autres arbres similaire à celui dans lequel était l’humani. Au centre de la clairière, il y avait une petite butte de terre, sur lequel s’était perché l’oiseau que Mey poursuivait. La jeune fille, victorieuse, saisit son appareil et sélectionna un bon mode de lumière. Elle s’apprêtait à enclencher le bouton de prise de vue, lorsque son œil tomba sur un petit objet brillant, à quelques centimètres d’elle. N’osant plus respirer, Mey s’approcha de la petite boite métallique. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que c’était une caméra. Une caméra. Qui aurait eu l’idée de placer une caméra dans un arbre très difficile d’accès, pour filmer une clairière ou il ne se passait rien ?
Mey jeta un regard circulaire et étouffa une exclamation lorsqu’elle découvrit la même machine deux mètres plus loin. Confirmant ses pensées, une troisième camera s’avéra être posté sur l’arbre en face d’elle. Pendant quelques secondes, Mey découvrit une quinzaine d’appareils, posté régulièrement sur les arbres, toutes tournées vers le centre de la clairière. Si il y avait autant de camera, c’était pour surveiller quelque chose… Mais du coup, Mey avait donc été repérée ?
La connaissance de la jeune fille dans tout ce qui s’approchait, de près ou de loin à la technologie de la vision lui permettait de définir le modèle des caméras et approximativement, la distance de prise de vue de ces engins. Par un rapide calcul, Mey établit qu’elle se trouvait dans un angle mort. De là où elle était, les cameras ne pouvaient pas l’enregistrer ! En revanche, si elle s’avançait de trente centimètres, elle serait immédiatement repérée…
Mey était intriguée. Que surveillaient ces cameras ? Elle ne voyait dans la clairière rien qui n’aurait mérité ce genre de protection… ou cette surveillance. Sans doute ces cameras surveillaient la croissance de quelques plantes, ou bien c’était un sujet d’étude pour le Système… Rien de bien inquiétant en définitive.
Cependant, quelques secondes plus tard, un mouvement derrière un arbre attira l’œil de l’humani. Apres un court instant, une silhouette humanoïde sortit du taillis. Elle portait une cape sombre qui l’enveloppait jusqu’au nez et portait des bottes souples et noires, le genre de bottes que Mey utilisait lorsqu’elle voulait prendre en photo un félin et qu’elle était obligée de grimper dans un arbre en silence. L’individu se tourna et jeta un regard circulaire sur la clairière. Il gardait la tête baissée, mais Mey compris qu’il portait un masque. Lorsqu’enfin il releva sa tête, Mey étouffa une exclamation : l’humani inconnu portait le masque des représentants du Système ! C’était la première fois de sa vie qu’elle en voyait un en vrai. D’habitude, ils se contentaient de passer par vidéos sur leurs écrans ou bien en enregistrements via leur carte… En cours, on avait expliqué à Mey que les représentants du Système ne portaient jamais leurs masques en dehors de la tour principal. Hors, un représentant se trouvait ici, dans un parc, ou plus précisément, dans une clairière surveillée par une quinzaine de cameras !
Mey, retenant son souffle, démonta l’enclencher et le flash de son appareil. Elle braqua l’objectif et brancha le mode « rafale » en priant pour que le minuscule ‘’clic !’’ Qu’avait émis son appareil passerait inaperçu dans le bruit des feuillages. Un rapide coup d’œil sur son appareil lui apprit que la manouvre s’était déroulée comme elle l’espérait. Mey reporta son attention sur la clairière. Le représentant s’était avancé au centre de la clairière et avait sorti sa carte. Contrairement à celle, noire et brillante, de Mey et à celle de tous les autres humanis, la sienne était dorée et mat.
Il pencha la carte horizontalement et prononça deux mots : « Opération P »
La carte émit un faible sifflement, presque un ultrason, et la butte de terre qui se trouvait au centre de la clairière trembla. Mey se pencha en avant et compris : une trappe était en train de s’ouvrir sous la terre. En effet, 10 secondes plus tard, un cercle sombre s’enfonçait sous terre, d’où pointait une échelle de plastique translucide. Le représentant entreprit de descendre, tandis que la trappe se refermait au-dessus de lui, la terre retombant par-dessus le tout. Une minute plus tard, la clairière était aussi vide que lors de l’arrivée de Mey.
Cette dernière, très troublée, décida d’attendre dix minutes, puis, voyant qu’il ne se passait rien, se retourna sur le ventre et entreprit de glisser vers une branche derrière elle. Elle réussit à se mettre debout et regagna rapidement le fossé qu’elle franchit dans le sens inverse. Elle continua son chemin jusqu’au premier arbre qu’elle avait escaladé. Elle glissa le long du tronc et s’avança vers Kye. Son amie leva les yeux vers elle et compris immédiatement qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. En silence, elle rangea son instrument, et sortirent immédiatement du parc. Quelques minutes plus tard, les deux humanis, Abigail et Zoukk étaient de retour dans l’appartement.
Mey s’assit dans le canapé et fut rapidement rejointe par Kye qui la regarda dans les yeux quelques secondes avant de déclarer :
« Tu m’explique ? »
Mey hocha la tête et brancha son appareil photo sur l’écran mural. Elle fit défiler ses clichés rafales en accéléré, ce qui donnait le visuel d’un petit film mal coupé. Une deuxième fois, Mey observa l’humani l'inconnu pénétrer dans la clairière, puis descendre l’échelle. Une fois le film terminé, Mey se tourna vers Kye qui fronçait les sourcils, sans comprendre. Mey indiqua :
« La clairière était surveillé, il devait y avoir au moins 15 cameras autour ! C’est forcément un truc officiel, non ? Un truc du Système ?
-Oui… Je ne sais pas… Pourquoi ils iraient mettre un truc officiel au fond d’un parc, dans un endroit presque inaccessible ? Pourquoi est-ce que ce n’est pas dans leur tour ?
-J’en sais rien… avant de rentrer le type a dit à sa carte « Opération P », tu sais ce que ça pourrait signifier ?
-Un truc en rapport avec le Système ? Je ne pense pas, je pense que c’est une organisation secrète, non ? Tu penses que le Système est au courant ?
-Non… Ou alors c’est un service secret du Système ? Ça serait trop louche, d’habitude tout est public là-bas. Quelque chose que le Système devrait nous cacher ?
-J’en était sure, Triompha Kye, je le savais que le Système faisait des trucs secrets ! Mais du coup, ça pourrait être quoi « opération P » ? P… comme… pollution ?
-Non, ça ils le règlent depuis longtemps, et ce n’est pas notre tour qui pollue, c’est celles en banlieues.TR
-Peut être que c’est pour ça qu’ils ont mis leur QG secret chez nous… peut être qu’ils envisagent de transplanter les vieilles tours ailleurs ?
-Mouais, je pense pas trop… ils auraient très bien pu s’en occuper dans leur propre tour, non ? Je pense que c’est quelque chose ou ils ont BESOIN d’être sur le terrain…
Kye réfléchit quelques secondes, puis poussa un soupir.
-Sans doute… a ton avis, on devrait le garder pour nous ?
-C’est clair ! s’exclama Mey, si c’est un truc ou on se fait liquider parce qu’on en sait trop…
Mey se leva et prit une pose théâtrale, les mains tendues devant elle et prenant une voix caverneuse :
« Vous ne nous laissez pas le choix, vous en savez TROOOOOOOP….
Elle mima le geste de tirer et tomba à terre. Kye pouffa et l’aida à se relever :
-Pff, si ça se trouve c’est quelque chose de très sérieux… Enfin, ça ne nous regarde pas j’imagine. Tant qu’on n’aura pas d’autre preuve que le Système veut te faire disparaitre, on laissera ce qu’on a vu de côté d’accord ?
Mey hocha la tête et s’éloigna afin d’aller prendre une douche. Elle était couverte de boue, et son voyage dans les arbres l’avait salie. Pourtant, une fois sous l’eau brulante, elle ne put s’empêcher de repenser a la scène. Elle était bien trop curieuse pour laisser passer ça. Demain, décida-t-elle, je retournerais dans la plaine et j’essaierais d’en apprendre plus.
Elle ignorait que de son coté, Kye était aussi préoccupée qu’elle…